A-t-on le droit de dire sur la ligne de départ d’un Marathon : "Je suis prêt". C’est vrai que rien ne l’interdit, rien ne l’empêche et ce n’est pas faire place à un orgueil démesuré de le dire. Personnellement, je fais le choix d’affirmer : "J’étais prêt", la ligne d’arrivée franchie, parce que sur la distance de 42,195 km, tout peut arriver. 

L’aléatoire du jour J, les impondérables de la course "La plus longue qui se court vite", se comptent sur un peu plus que sur les doigts des deux mains. Confondre la détermination d’une avant course avec le jeu bien hasardeux de se dire "vainqueur" avant d’avoir enclenché les premières foulées est risqué.

La seule chose que l’on peut se vanter c’est d’avoir, dans le passé récent des douze dernières semaines de la préparation, planifier le maximum d’imprévisibles, d’inattendus, pour commencer à rêver au futur des 42,195 km qui attendent d’être parcourus. 

Sur cette épreuve les lois physiologiques, physiques et psychologiques sont implacables, incontournables et, se lamenter, quand le résultat est loin de celui escompté : "Pourtant j’étais bien au départ" devient tardif, drôle et se transforme en "La Palissade". 

Un Marathon est une denrée fragile, périssable et sa réussite ne se signe pas en bas du chèque le jour de l’inscription ; à part le premier auquel on n’a participé, parce que ce jour-là le chronomètre n’est pas, où ne doit pas être la priorité. Avant tout, l’objectif reste de terminer dans les meilleures conditions possibles, avec des douleurs comparables au plaisir d’être enfin une Marathonienne ou un Marathonien.

Et puis c’est la meilleure façon de laisser de la place à l’envie d’y revenir, afin de courir les prochains les oreilles pleines du tic/tac du dernier cardiofréquencemètre qui rythmera les temps de passage à la seconde près en vue de faire connaissance avec les impondérables, les incontournables qui bouleverseront des règles pourtant bien établies. 

"Après ! ….. Ce n’est que mon avis"